Grâce au livestream, Akius structure la musictech

Basée à Aix-en-Provence et Los Angeles, cette startup a développé une application qui permet de créer une interaction totale entre un artiste et ses fans, en utilisant le direct comme moyen de communication. Une idée – assortie de fonctionnalités – qui répond, sans l'avoir prémédité, aux besoins du monde artistique, mis à l'arrêt par les conséquences de la crise sanitaire. Mais c'est davantage pour accompagner à une évolution de la consommation que la jeune pousse pose ses jalons.
(Crédits : DR)

Il y a parfois des coïncidences de la vie qui font que l'idée est pile dans ce que l'on appelle le time-to-market. Pourtant, lorsque le concept d'Akius prend forme dans l'esprit de Jean-David Rombi, il n'est pas encore question d'épidémie ni de spectacles annulés.

Il y a trois ans, c'est par frustration que Jean-David Rombi se met à imaginer un moyen de renforcer davantage l'interaction entre un artiste et ses fans. Déçu donc par le manque d'échanges directs en concert, il réfléchit au meilleur moyen de favoriser l'interactivité que tout fan cherche à obtenir en participant à un spectacle vivant.

"Lors des concerts auxquels j'ai participé, j'ai toujours cherché à être bien placé. Lors d'un concert d'un artiste international au Stade de France je me suis surpris au bout d'un moment à davantage regarder l'écran que l'artiste lui-même", explique Jean-David Rombi.

Rentabilité immédiate

18 mois de brainstorming et de développement en interne plus tard, l'application Akius est finalisée, disponible depuis juin dernier sur iOS et Androïd. Et son concept aussi. Car Akius n'est pas qu'une "simple" application, elle accompagne toute la démarche d'échange entre un artiste et ses fans.

Ainsi, l'événement qu'Akius retransmet est préparé, organisé, finalisé avec l'artiste et ses équipes. Un lieu, souvent atypique, est choisi afin de mettre l'artiste en scène, lieu qui participe souvent de l'expérience consommateur, comme par exemple, le tournage d'un clip... "Nous décidons de la date, du lieu, de l'horaire, des sons... avec l'artiste et son entourage", explique Jean-David Rombi, "le but étant de créer le spectacle qu'il souhaite". Le prix du billet est également fixé de façon commune, sachant que 70 % des revenus issus de cette vente sont reversés à l'artiste, déduits des taxes et droits musicaux associés.

D'ailleurs, Akius s'est rapproché des organismes en charge de la gestion des droits musicaux, une fonctionnalité en back-office permettant de faire parvenir directement les informations nécessaires à leur prise en compte.

Concernant le business modèle, outre la vente de billet, Akius propose également la possibilité de sponsoriser l'événement. Un département dédié au sein de la startup s'occupe d'ailleurs de rechercher des sponsors potentiels.

Les réseaux sociaux, relais à valeur ajoutée

Concrètement, Akius propose aussi aux fans d'avoir accès à une room au sein de laquelle, avant l'événement, il leur est possible d'échanger quelques minutes avec l'artiste, possibilité étant aussi d'inviter 4 connaissances à partager l'expérience. De son côté, l'artiste a accès à une map répertoriant tous les fans présents, et ce dans le monde entier. Ce moment "Meet and Greet", (comprendre rencontrer et saluer) passé, un sas publicitaire de quelques minutes précède alors le concert. Toujours afin de favoriser l'interaction, un algorithme sélectionne deux fans, toutes les quinze secondes, afin de les faire apparaître pendant le live. Une courte vidéo de leur passage est ensuite mise à leur disposition afin de la partager à loisir sur les réseaux sociaux. Parallèlement, il est aussi possible d'avoir accès à un espace merchandising. Et pour les artistes qui émergent et qui ne disposeraient pas de produits dédiés, un accord avec une entreprise anglaise permet de créer les objets à la demande, cette dernière se rémunérant sur les produits vendus.

Une levée pour accélérer encore

Présent en France mais également à Los Angeles, Akius se veut immédiatement présente à l'échelon mondial. "Mon expérience m'a appris à avoir une vision internationale", pointe Jean-David Rombi qui est déjà passé plusieurs fois par la case entreprenariat et qui a notamment dirigé Wesprint à Marseille. "De nombreuses applications consumer se développement à Los Angeles. Nous nous sommes rapprochés de certaines d'entre elles avec lesquelles des fonctionnalités seront prochainement disponibles". Ce qui marquera évidemment une forme d'accélération. "A nous d'innover. Nous avons 6 à 8 mois d'avance sur la concurrence. Il est essentiel de nouer des partenariats forts avec des acteurs présents dans le monde entier". Pour conserver cette longueur d'avance, Akius envisage une levée de fonds. D'un montant de 2 M€, elle va permettre à la startup de poursuivre le rapprochement stratégique avec des acteurs internationaux du secteur et de gagner en envergure. Akius emploie 5 personnes. Rentable, elle table sur un chiffre d'affaires de 800 000 euros pour ce premier exercice.

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