Searoutes, la data et le calcul très intelligent des émissions de Co2

La startup basée à Marseille, déjà connue pour sa solution capable de calculer la route la plus efficiente pour les navires a mis au point une API qui, toujours grâce à l'analyse fine des données, permet de calculer les réelles émissions polluantes, en door-to-door. Une réelle innovation qui intéresse la logistique, évidemment mais pas que.
(Crédits : DR)

Le confinement n'a pas eu que des effets négatifs. Il a aussi permis à certaines entreprises d'accélérer encore plus fortement sur la R&D. C'est le cas de Searoutes, la startup installée depuis janvier 2019 dans la Cité phocéenne, qui a donc profité de ce temps suspendu pour "avancer sur la partie produit", comme le raconte Eva Cadhilac.

De ce brainstorming intense est née une nouvelle API, compatible avec les standards européens, qui est la suite logique de Shift, la première solution inventée par la jeune pousse.

Si Shift permet de calculer la route la plus "verte" possible, soit la route qui permet d'émettre le moins de gaz à effet de serre, la nouvelle solution calcule, elle, les émissions de Co2 réellement produits. Et c'est la data - plus exactement l'analyse de celle-ci - qui offre toute la valeur ajoutée. Car l'API prend en compte les données réelles du navire et pas des données approximatives ou estimées.

Une valeur ajoutée qui positionne Searoutes comme précurseur sur ce segment de marché. Car les solutions déjà existantes, comme Clean Cargo Working Group par exemple, ne sont pas aussi fines dans leur approche. Là où la jeune pousse se distingue par exemple, c'est par sa capacité à tenir compte des impacts de la météo sur le comportement et la consommation du navire. Sachant que la météo peut avoir un impact jusqu'à 20 % de l'émission de Co2.

Ne pas se disperser

Le point fort de Searoutes, c'est véritablement la data. Cet or noir, extrêmement précieux, offre à la jeune entreprise, accompagnée par ZeBox, l'accélérateur porté par CMA CGM, un vrai "avantage sur le marché", assure Eva Cadhilac. Surtout, "nous sommes capables d'étendre la méthodologie à d'autres secteurs", comme le ferroviaire ou l'aérien. Mais c'est bien, avant tout, les transporteurs et les chargeurs qui sont la cible prioritaire de Searoutes. "Nous ne voulons pas nous disperser, mais nous restons ouverts à tout partenariat".

Si cette nouvelle API était déjà dans les tuyaux et "faisait partie de la stratégie", c'est le confinement qui a octroyé l'opportunité de "nous concentrer sur ce projet". Avec comme conséquence, "d'avoir pris de l'avance sur la roadmap".

Des contacts ont d'ailleurs déjà été noués avec des groupes spécialisés en logistique.

Searoutes

Une brique... avant les autres

Une accélération qui se produit alors que la jeune pousse a accueilli un investisseur, Wolf Scheder-Bieschin, qui siège au conseil de surveillance aux côtés de Pierre Garreau et Carsten Bullemer, les co-fondateurs de l'entreprise. Un investisseur, qui connaît bien le secteur de la logistique, son marché et ses attentes, ce qui devrait ouvrir un large champ des possibles à la jeune pousse.

Toujours est-il que cette API "est la première pierre à l'édifice d'une solution globale qui sera disponible en fin d'année", promet Eva Cadhilac. Searoutes a également installé des bureaux à Hambourg, là où elle est née avant de rejoindre Marseille, au sein d'un incubateur, équivalent à ZeBox. Dans la Cité phocéenne, Searoutes poursuit sa collaboration avec le LIS-Qarma de l'Université d'Aix-Marseille, ce qui lui permet justement d'améliorer ses API. Elle emploie 5 personnes et ne communique pas sur son chiffre d'affaires.

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Commentaires 2
à écrit le 22/07/2020 à 16:34
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"Co2" voire CO2 (Co cobalt, les chimistes sont "pénibles" (si Co n'existait pas y aurait pas ""confusion"" préjudiciable)) Y a pas ça aussi pour les avions ? En fonction de la météo, des vents, etc, calculer la trajectoire la plus économe en carbura...

à écrit le 22/07/2020 à 11:25
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C'est un peu comme s’intéresser à l'aérodynamisme d'un rétroviseur pour chercher à ce qu'une bagnole consomme moins.

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