Neuro-sys mise sur les tests in vivo pour changer d’échelle

Basée à Gardanne, l'entreprise réalise des études pharmacologiques liées aux maladies neurodégénératives. Après la réalisation de tests in vitro, l’accompagnement aux entreprises et la recherche et développement, elle se dote d’une nouvelle corde à son arc : les tests in vivo. Avec l’ambition de changer de dimension.
(Crédits : DR)

NSP 19. C'est le dernier né des laboratoires de Neuro-sys, en partenariat avec Neuralia qui le commercialise. Trois lettres et deux chiffres derrière lesquels se cache un complément alimentaire destiné aux femmes en ménopause. "Nous avons remarqué que les dérèglements hormonaux qui adviennent pendant la ménopause ont une forte incidence sur la maladie d'Alzheimer", explique Yann Jaudoin, PDG de Neuro-sys mais aussi directeur général de Neuralia. Composé d'une plante - Dioscorea villosa - riche en phyto-œstrogènes, et de vitamine B12, ce complément soulage ces troubles tout en jouant un rôle neuroprotecteur.

C'est le troisième fruit de la collaboration entre les deux entreprises. Le premier, NSP01, également à base d'une plante, vise à préserver la mémoire et montre une efficacité contre Alzheimer. Quant au second, NSP06, il joue un rôle sur le sommeil avec là aussi un rôle neuroprotecteur. Mais l'activité de Neuro-sys ne s'arrête pas au développement de tels compléments.

Son premier métier : les tests in-vitro

Son premier métier, ce sont les études pharmacologiques liées aux maladies neurodégénératives et la réalisation de tests in vitro. "Nous modélisons sous format vitro ces pathologies et nous testons les molécules de nos clients pour voir si elles ont une action sur ces maladies et si oui, à quelle dose". Parmi ses clients : des entreprises pharmaceutiques, des startups, des biotechs et des universités avec qui sont menés "des projets sur des molécules, avec des fonds européens et internationaux". "Nous travaillons à 80 % à l'international", assure Yann Jaudoin. Aux États-Unis, en Angleterre, en Espagne ou encore en Belgique.

Alors que les industries pharmaceutiques sous-traitent de plus en plus leur recherche et développement, le besoin de tests réalisés en externe est de plus en plus prégnant. Pour s'imposer sur ce marché, l'entreprise s'est distinguée par la mise en place de tests rapides à un coût modéré. "Ce sont des modèles très proches des maladies étudiées et nous en avons automatisé une grande partie avec une très forte reproductibilité". Pour y parvenir, Neuro-sys a toujours fait le pari de la science. "Les maladies neurodégénératives sont des mécanismes très complexes. On travaille sur ces mécanismes pour comprendre la maladie. Plus on comprend ces mécanismes, plus on améliore les modèles".

Un spectre d'activités qui s'élargit

Et depuis deux ans, l'accompagnement de ses clients ne s'arrête pas à ces tests. "Nous voyons de nombreux projets autour d'une molécule qui manquent d'expertise sur le management de projet ou sur le volet réglementaire. Donc on les aide sur ces aspects. On peut aller jusqu'au design de l'essai clinique. On va parfois même jusqu'à défendre leur projet devant les autorités".

C'est ainsi que l'entreprise tisse sa toile. Une toile qu'elle vient encore de doter d'une nouvelle spire : les tests in vivo, une étape légalement obligatoire, plus longue et plus coûteuse. "Cela nous permettra de toucher de nouveaux clients tels que de grosses sociétés qui font elles-mêmes les tests in vitro mais externalisent le in-vivo. Et même chez certaines qui font un peu de tests in vivo, elles peuvent avoir besoin de doubler leur capacité via une société tierce". Pour répondre à leur demande, l'entreprise a recruté cinq nouveaux salariés. "Il nous fallait de très bons profils scientifiques et nous sommes allés chercher des compétences partout. Un d'entre eux vient de Nouvelle Zélande, un autre d'Espagne". Il a également fallu doubler la superficie des locaux, passant de 300 à 600 mètres carrés.

Avec cette nouvelle activité, Neuro-Sys espère prendre une nouvelle dimension. "A terme, le chiffre d'affaire réalisé pour cette activité devrait représenter trois fois celui du vitro". Cette année, malgré la crise du coronavirus, elle espère doubler son chiffre d'affaire qui s'élevait à 1,6 million d'euros en 2019.

Elle nourrit également des projets du point de vue de la recherche et développement, activité pour laquelle elle compte se doter d'un département dédié. Cela devrait lui permettre de concevoir de nouveaux modèles et de faire bénéficier ses clients de nouvelles techniques.

Elle pourra aussi se pencher sur un sujet de recherche prometteur qui l'occupe d'ores et déjà : celui des éponges. Et là aussi, elle collabore avec Neuralia en vue de la mise au point d'un complément alimentaire. "Les éponges sont des organismes très peu étudiés. Pourtant, nous avons constaté qu'elles sont une source phénoménale de molécules. Depuis trois ans, nous travaillons dans le cadre d'un projet européen sur neuf éponges. Parmi elles, une a été identifiée comme efficace contre la maladie d'Alzheimer". Des réflexions sont par ailleurs en cours pour développer la culture d'éponges et ne pas nuire à la biodiversité marine.

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