Made in France et digital ou comment Noliju conforte sa stratégie de marque

En choisissant de faire appel à sa communauté pour valider son prochain produit – une parka éco-responsable – la DNVB spécialisée dans l’activewear installée à Sophia-Antipolis s’inscrit dans une démarche qui utilise les leviers digitaux – pour financer ses projets notamment – tout en revendiquant le choix d’une production la plus hexagonale possible. Un modèle de développement hybride et agile. Et pas éloigné du tout des préoccupations environnementales.
(Crédits : DR)

Le digital est forcément au cœur du business modèle de Noliju. Normal quand on fait partie de ces DNVB, acronyme pour Digital Native Vertical Brand, ces marques pure playeurs, direct to consumer, nées sur le Net et qui adressent le consommateur par le même canal. Mais le digital ne sert pas seulement de vitrine et de moyen de vendre. C'est, intégré comme levier de développement, un outil qui sert la stratégie.

Noliju l'a parfaitement compris. Intuitivement et par opportunité aussi. Comme toutes les marques, celle que dirige Norah Luttway, s'est constituée, au fil de son existence et de sa présence sur les réseaux sociaux, une communauté. Les différentes campagnes de crowdfunding, menées également pour financer son « pantalon ultime » et son maillot de bain, respectivement sur Kickstarter et Ulule ont également contribué à alimenter ce réseau de « suiveuses » de la marque.

Marketing participatif

En travaillant sur son nouveau produit, Noliju a eu l'idée de consulter sa communauté et de valider, avec elle, de quoi serait faite la parka en projet. « Nous avions réalisé un prototype, pouvant être portée autant pour le running que pour la ville, qui plaisait aux personnes que nous rencontrions. Nous avons alors décidé d'en faire le prochain produit de la marque. Nous avons alors constitué un questionnaire que nous avons adressé à notre communauté afin de choisir les caractéristiques, longueur, couleur, capuche.... L'usage d'une telle parka en ville a d'ailleurs été plébiscitée dans ce questionnaire », raconte Norah Luttway.

Une parka actuellement en pré-ventes sur... Ulule pour 150 exemplaires. Une boucle bouclée en quelque sorte. Et une façon désormais intégrée de valider les concepts des nouvelles pièces qui viendront compléter la gamme fondamentale de Noliju. Surtout, ce marketing participatif est une façon pour la communauté de s'engager au-delà du simple achat de produit. L'attente de la finalisation du produit, l'impression de participer à l'aventure de la marque constituent des marqueurs forts de fidélisation.

Le crowdfunding qui est aussi une autre façon pour la startup de nourrir son BFR. Car le financer le textile n'est pas facile. « Le business modèle du produit textile nécessite des investissements en amont de la vente du produit, ne serait-ce que pour l'achat des tissus, pour la confection », explique Norah Luttway. « La prévente est un moyen intéressant de financer les produits mais aussi de produire la quantité juste ». Une sorte de slow fashion qui va bien avec l'esprit de la marque et les préoccupations environnementales.

Créer une filière de fil recyclé ?

D'ailleurs, l'éco-responsabilité, c'est aussi l'esprit de la marque. Si le maillot de bain L'Aventurier a été conçu à partir de morceaux d'anciens filets de pêche, la parka L'Intrépide est, elle, constituée de bouteilles plastiques recyclées. Un tissu 100 % français déperlant et coupe-vent qui répond à un autre choix de la marque : le Made in France. Un sujet qui est une vraie conviction pour Norah Luttway, Noliju étant désormais en train d'atteindre le 100 % Made in France avec 95% de tissus recyclés, certains étant italiens, les autres français.

Pour son Intrépide, des ateliers de confection situés en France ont été choisis. Le fil, issu du broyage et des granulés fondus des bouteilles en plastique, qui constitue ensuite le tissu, est tricoté en Auvergne-Rhône-Alpes. « Nous sommes attentifs à un sourcing tricolore », appuie Norah Luttway. Qui explique que vouloir du Made in France est parfois juste... impossible. Ainsi la filière du fil recyclé n'existe qu'en Italie. Ainsi le fil de la parka tricoté en France vient de l'autre côté des Alpes. « J'aimerais beaucoup contribuer à relancer une filière en France », s'enthousiasme Norah Luttway. Ou quand on parle de relocalisation...

Traçabilité grâce à la blockchain

Quitte à être innovant, autant l'être jusqu'à... l'étiquette. Celles de la parka seront équipées d'un QR Code et donc d'un numéro d'identification stocké dans une blockchain, garantissant ainsi la provenance des matières, des fournisseurs, de l'origine, mais aussi donnant accès aux instructions concernant le produit. Une petite prouesse technologique permise grâce à un partenariat croisé avec Trust-Place, basée à Marseille. « Désormais nos produits Made in France seront traçables et garantit par un tiers », annonce Norah Luttway. Une pierre dans le jardin de ceux qui estimeraient que Noliju n'est pas suffisamment tech...

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