La proptech Attestis affirme ses ambitions internationales

Renforcée par un premier tour de table conclu cette année, la jeune pousse basée à Sophia Antipolis, spécialisée dans l’affichage immobilier légal, entend prendre le leadership sur le segment de marché des permis de construire grâce à sa solution de panneaux connectés qui réinvente le process et sécurise les chantiers face aux recours abusifs.
(Crédits : DR)

Créée en 2017, Attestis continue de croître. "Depuis le lancement de notre solution d'affichage il y a deux ans, nous avons installé plus de 400 panneaux de permis de construire en France. Cela reste modeste par rapport à l'ensemble du marché, mais notre chiffre d'affaires (non communiqué, NDLR) est en progression continue", assure Guilhem Ensuque, dirigeant-fondateur de la proptech basée à Sophia Antipolis. Elle revendique un portefeuille-clientèle comprenant plus de 80 agences régionales de promoteurs immobiliers dont, pêle-mêle, Bouygues Immo, Nexity, European Homes, Gambetta, Eiffage, Kaufman & Broad... Lesquels ont vite vu l'intérêt de la solution proposée par la jeune pousse et adoubée par la Chambre Nationale des Huissiers de Justice.

Celle-ci vise en effet à protéger les maîtres d'ouvrage des recours tardifs et abusifs en apportant la preuve en continu de la conformité et de l'affichage du panneau de permis de construire durant la période de purge. Des recours qui, selon la Fédération des promoteurs immobiliers, bloquent chaque année la construction de 30 000 logements. "C'est un enjeu stratégique pour le secteur de la construction neuve qui représente en France quelque 200 milliards d'euros par an, reprend le dirigeant. Attestis est un maillon clé d'une chaîne qui alimente 10 à 12% du PIB du pays."

Processus digitalisé

Ce maillon prend la forme d'un panneau d'affichage de permis de construire, dont la pause est constatée par huissier. Il est connecté à une plateforme web qui enregistre de manière continue, durant les deux mois réglementaires, son emplacement et son état. Des données que le maître d'ouvrage peut suivre en temps réel sur une appli dédiée et, une fois le recours terminé, télécharger en un ensemble de documents stockés jusqu'à dix ans dans la blockchain présentant les preuves d'intégrité à opposer en cas de recours. Une innovation brevetée déclinée en un service clé-en-main qui réinvente et digitalise un processus jusque-là resté traditionnel. "Une source de gain de temps, d'efficacité et de sécurité juridique", argumente le dirigeant. Qui entend donc prendre une position de leader sur ce segment de marché en France.

C'est tout l'objet de la levée de fonds de 600 000 euros conclue en février 2020 auprès d'un pool de business angels avec le soutien de Bpifrance. "Il s'agit d'accompagner notre croissance, confirme Guilhem Ensuque, notamment en renforçant notre effectif de deux postes supplémentaires à pourvoir immédiatement, l'un dans le domaine du service client, l'autre pour nos fonctions supports." L'entreprise, qui compte actuellement 6 salariés, revendique en effet une progression de son chiffre d'affaires de 10 à 30% par mois depuis l'été alors que le marché de la promotion et de la construction tremble.

Demain, l'international

Il faut dire que l'année 2020 n'a rien d'une sinécure pour les professionnels de la pierre. Aux élections municipales, généralement synonymes d'attentisme de la part des collectivités, s'est ajoutée la fameuse ordonnance du 25 mars qui a gelé un temps toutes actions juridiques, y compris les instructions et délivrances de permis. Or, sans permis, pas de panneau ! "Cela a créé un trou d'air qui se propage depuis sur toute la chaîne de valeur", relève le dirigeant. Lequel estime toutefois "le creux de la vague" derrière lui. Et regarde vers l'avenir. D'ici à 2022, la proptech souhaite lancer de nouveaux services, toujours dans le domaine de l'affichage légal, comme celui lié aux avis d'enquête publique. Il s'agira également de prendre position à l'international. "Nous avons identifié 29 pays qui ont les mêmes problématiques juridiques d'affichage". L'Espagne, l'Italie, l'Irlande, la Belgique, le Canada et l'Australie figurent parmi les futures cibles prioritaires. "Ce qui nous laisse de quoi faire", conclut-il.

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