Quand Renaud Muselier persiste et signe

Rigueur, axes (re)définis et formules bien senties, le président de Provence Alpes Côte d'Azur a répété quelle est sa vision, ses desiderata… et ce qu'il ne veut pas. Aussi bien en matière politique, qu'économique…
(Crédits : Franck Pennant)

La séance des vœux à la presse, passage obligé, peut aussi être un exercice plein de saveur. Celle de Renaud Muselier ce jeudi a bien démontré à quel point la séquence vaut toutes les conférences de presse. Assez généralement, "on" attend la petite phrase ou l'annonce qui fera le buzz. Pour le président de Provence Alpes Côte d'Azur, la cérémonie a pris une autre tournure : elle a permis d'enfoncer le clou, voire d'éclaircir certaines positions. Bref, de mettre les points sur les i.

Et pour commencer, pour Renaud Muselier, "pour savoir où l'on va, il faut savoir d'où on part". En l'occurrence, économiquement parlant, d'assez loin : collectivité la plus endettée de France, région aux impôts les plus élevés de l'Hexagone, et ne parlons pas du TER, de ses retards et suppressions, sujet qui fâche tout rouge.

Donc il faut de la rigueur. C'est-à-dire établir des priorités dont celle de l'économie (au sens "boursier" du terme) de bon sens. D'où cette phrase déjà dite et répétée : la Région ne "sera plus le tiroir-caisse". L'objectif : "avoir des résultats à 3 ans et une vision sur 20 ans".

Et quand on a une vision, on a des axes prioritaires. Et on n'hésite pas à demander. Par exemple, au gouvernement de ne plus couper les dotations - 400 M€ de moins depuis 2014 - et donc de faire un effort, de confirmer l'engagement dans le financement de la Ligne Nouvelle, de sauver le soldat AP-HM... Et d'arrêter de vouloir tout centraliser niveau pouvoir. "Nous devons pouvoir expérimenter en fonction de nos territoires respectifs des réformes des transports, de l'apprentissage, de la fiscalité..." martèle Renaud Muselier.

Et, lui, le fervent défenseur de l'Europe, ni "euro-béat ni eurosceptique" de s'ériger aussi contre la sur-transposition des normes européennes, pas vraiment de bon aloi en matière de compétitivité des entreprises et d'attractivité du territoire. Nul doute que certains chefs d'entreprises lui diraient bien merci.

Et puis il y a le sujet Marseille. Car c'est un sujet. Brûlant même. "J'aime Jean-Claude Gaudin, mais j'ai un problème avec le maire de Marseille", dit le président de Provence Alpes Côte d'Azur. Qui ajoute ne pas être "candidat à la succession" du premier magistrat de la deuxième ville de France. Mais qui dit aussi avoir marre d'entendre toujours "la petite mélodie tout va bien" ou "c'est normal, c'est Marseille. Je ne vais pas me taire sur les dysfonctionnements". Et de reprendre le vocabulaire qu'il connaît bien, celui du médical, l'essentiel dit-il étant "de poser le bon diagnostic". Et si possible le traitement qui va avec.

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