A Nice, le développement économique reste l'enjeu majeur

Arrivé largement en tête du premier tour avec 47,62 % des suffrages, l'actuel Premier magistrat, président de la métropole Nice Côte d'Azur et président délégué de la Région Sud devrait remporter le second tour sans difficultés majeures. Si le RN et EELV suivent, c'est bien la gestion de l'après-crise, notamment celle qui touche le tourisme, qui pèsera dans la balance électorale.
(Crédits : DR)

S'il a été l'un des nombreux maires à souhaiter un second tour se tenant dès ce mois de juin, le scrutin du dimanche 28 ne devrait pas réserver de surprise au cœur de la cinquième ville de France.

Arrivé largement en tête lors du premier tour en mars dernier avec 47,62 % des voix, loin devant le RN (16,70 %) et EELV (11,30%), Christian Estrosi devrait enchaîner un troisième mandat qui - crise de la Covd-19 mais surtout crise économique - ne démarrera pas tout à fait comme prévu.

Le contexte est particulier. Si les sondages donnaient Christian Estrosi vainqueur au premier tour, ils donnaient aussi une seconde place à la liste menée par Jean-Marc Governatori, candidat EELV et une place de joker à Philippe Vardon, candidat RN.

Une poussée de la liste "verte", poussée identique à ce qui se mesure ailleurs sur le territoire, qui se présentait comme l'alternative au développement économique, doublé notamment d'un développement urbanistique.

Sauf que le résultat du 15 mars a donné la seconde place à Philippe Vardon, avec surprise, tant la personnalité de cet ex Bloc Identitaire divise.

Jean-Marc Governatori, ex entrepreneur, avait pourtant réussi à rallier à sa cause le président d'Anticor, Jean-Christophe Picard. Pas suffisant pour confirmer dans les urnes.

Si, Covid ou pas, le résultat du second tour serait sensiblement le même, c'est bien davantage le score de l'actuel Premier magistrat qui sera significatif. Et évidemment, le rôle joué durant le début de la crise et sur l'après-confinement n'est pas anodin.

Un pacte économique

Dès le début du confinement, la Ville et la Métropole Nice Côte d'Azur ont décidé l'exonération des loyers pour les entreprises, les commerces et les associations installées dans les locaux appartenant à la Ville ou à la Métropole, prise en charge des loyers aussi été actée pour certains professionnels touchés par les fermetures administratives. Et il y a au aussi les millions d'euros débloqués pour participer aux fonds d'urgence, que ce soit en lien avec la CCI Nice Côte d'Azur ou avec la Région Sud. Le 28 mai dernier, c'est un Pacte économique pour l'emploi qui était signé avec les différents acteurs économiques, comportant diverses mesures de soutien et des campagnes de sensibilisation avec Pôle Emploi.

Car ce qui se joue à Nice c'est la gestion de la crise. Fortement impactée par l'arrêt de toutes activités de tourisme d'affaires et de tourisme de loisirs, la ville doit pallier ce qui constitue l'une de ses deux jambes économiques. Avec 75 000 emplois directs et 15 % du PIB de l'économie départementale, le tourisme est le cœur de l'activité du territoire. Or toute la question désormais réside dans comment sauver le soldat tourisme et avec lui l'attractivité.

Une attractivité sur laquelle repose aussi beaucoup l'image de la destination. Le tourisme qui va bénéficier - via ce Pacte économique - d'un programme d'accompagnement calibré avec la Banque des Territoires et pour lequel 250 000 euros ont été prévus. Le commerce qui va avoir un incubateur pour former les futurs commerçants dans le lancement de leur activité en temps de crise.

EELV ou RN en second ?

Autant de mesures qui confortent Christian Estrosi. Car, qu'on le veuille ou non, le contexte est bien celui de l'enjeu de développement économique. Et difficile de séparer le maire du candidat dans l'esprit des électeurs.

Les projets de démolition de l'actuel Palais des Congrès pour construire un PEX, un Palais des Congrès et des expositions au cœur de l'Eco-Vallée à l'ouest de la ville, afin de rendre Nice encore plus compétitive sur le segment du tourisme d'affaire - et qui avait été la grande annonce pré-élections, Christian Estrosi étant désireux de poursuivre la Coulée verte du centre-ville, sont sans doute dans les cartons mais ils ne sont plus la priorité.

De même la multiplication des pistes cyclable post-Covid dans le centre-ville font le bonheur des plus citoyens adaptes du cycle. Ce qui va grignoter des appréciations et peut-être des voix du côté des électeurs écologistes. Certes les pistes cyclables ne font pas le bonheur de tous les Niçois et c'est même un argument que reprend volontiers le candidat Rassemblement National, Philippe Vardon.

A mettre aussi comme pierre dans le jardin des écologistes, le rejet par le Conseil d'Etat de la demande du collectif associatif Capre 06 qui demandait l'annulation du projet stratégique et opérationnel de l'EPA Nice Eco-Vallée dénonçant une mauvaise appréhension de la dimension environnementale. Rejet annoncé il y a quelques heures...

Christian Estrosi devrait donc conserver son écharpe de maire. La gauche n'ayant pas réussi à trouver accord, la question qui demeure concerne essentiellement le score du Rassemblement National. Et la remontada ou pas d'EELV...

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