La Tribune - La confirmation de la tenue du MAPIC en novembre prochain à Cannes constitue un signal positif pour toute la filière comme pour l'économie locale. Un signal que les professionnels attendaient...

Filippo Rean - Lorsque nous avons pris la décision en mars dernier d'annuler le MIPIM à Cannes, le monde tournait encore comme si de rien n'était. Nous avons regardé ce qu'il se déroulait à l'étranger et nous avons été dans les premiers à comprendre ce qu'il se passait, à voir la vague arriver. Lorsque nous avons opté pour un report au mois de juin - il faut resituer le contexte - nous imaginions que cela serait possible. Aujourd'hui, nous essayons aussi d'être les premiers à envoyer des signes positifs, en étant réalistes et en prenant toutes les précautions nécessaires, pour dire que les grands rendez-vous business sont de retour. Et nous enregistrons une bonne réponse du marché.

Justement, comment la filière de l'immobilier réagit-elle face à la confirmation du MAPIC ?

Le MAPIC revient en novembre peut-être pas as usual, mais c'est un événement incontournable pour les acteurs de l'industrie du commerce et de l'immobilier. Nous enregistrons des confirmations de la part de nos gros clients. Nous avons maintenu le dialogue pendant deux mois, et cela a parfois été compliqué mais nous assistons à une sorte de réveil, de volonté aussi.

Le premier LeisurUp, dédié à l'activité de loisir, qui doit se tenir en même temps que le MAPIC après avoir testé le concept lors d'une journée lors de la précédente édition, est-il remis en cause ?

Au contraire, LeisurUp nous donne entière satisfaction. Nous avons signé trois nouveaux contrats par semaine ces derniers temps. Après une période de sommeil, les opérateurs rouvrent leurs centres de loisirs, le business reprend... Le marché répond au contenu que propose LeisurUp, les investisseurs manifestent une réelle envie de venir à Cannes.

Vous avez "transformé" certains de vos événements annulés en événements digitaux. Quelle doit être la place du numérique ?

Nous en sommes à une cristallisation sur ce sujet. Ce qu'il va se passer, selon nous, c'est une simplification de l'événement physique. C'est en quelque sorte comme pour le bureau, en tant que lieu de travail. Lorsqu'on va se déplacer pour participer à des événements réels, il faudra de bonnes raisons pour cela. Ce sera pour des moments de rencontres, avec une vraie offre de compétences. Les événements qui manquent d'âme seront digitalisés. Pour reprendre l'image du bureau, aujourd'hui, il doit être bien plus qu'un desk et une chaise. On s'y rend pour de l'échange, de la convivialité, de la stimulation. Nous avons déjà une offre sur le digital, qui permet par exemple la création de communautés en live, de club de participants. La période de confinement a éliminé les faux mythes. Encore une fois, c'est comme pour le télétravail, que le confinement a accéléré mais qui ne peut être 100 % du travail. On ne peut pas concernant du business de relation - et c'est le cas pour l'immobilier - ne pas avoir de rencontres physiques, en vrai ! Il est aussi question d'entretien de son réseau de relations, de rencontres avec des personnes que l'on ne voit qu'une seule fois par an, c'est efficace et le contexte convivial fait que les échanges sont beaucoup plus ouverts, ils se font parce que le besoin de se rencontrer correspond à une raison réelle. C'est un contexte de réalisme.